Sarah poussa un long soupir.
"Et tu veux être un dieu? Je te préviens, je n'aimes pas tuer d'êtres humains, mais un déicide ne me dérange absolument pas."
Sarah réfléchit un instant en fronçant un instant les sourcils.
"Veux tu écouter une vielle histoire pas... particulièrement drôle?"
Max ne repondant pas instantanément, elle se lança.
"Lorsque j'étais une enfant, j'étais une enfant turbulente et l'on m'administrait des doses massives de calmants pour que je reste "humaine". Plus tard, mes pouvoirs, ma bestialité se sont accrus. Je me suis enfuie, j'ai vécu une vie de débauche, sans aucune inhibitions, je me suis adonnée à bien des vices, je jouais avec ma vie et celle des autres... J'ai pas mal voyagé, j'ai fais beaucoup de mal, je me suis faite beaucoup d'ennemis dont une grande partie à disparue. J'étais une bête traquée, pas injustement comme certains mutants, j'étais un monstre sans morale. J'ai été griévement blessée et j'ai fui encore. Mais à l'agonie, j'ai été recueillie par des jésuites vivant dans un monastère en plein désert. Ils m'ont soigné alors qu'ils avaient eu vent de la rumeur qui parlait d'un démon aux yeux de serpent. Pendant ma rémission, j'ai eu droit à tout les enseignements de la Bible plus ceux des jésuites qui m'accordaient une seconde chance. Lorsque j'ai repris assez de forces pour me déplacer, j'ai failli détruire et tuer à nouveau, par folie. J'ai eu peur et j'ai fui. C'est en plein coeur du désert, seule, sans eau et blessée que j'ai compris que je ne pouvais pas me fuir éternellement. Je suis retournée sur le passage des caravanes et ai été secourue par des chameliers. De retour dans la civilisation, loin de mes ennemis, j'ai repris tant bien que mal des forces, mais ainsi, je risquais de redevenir sauvage, comment se battre contre ses instincts, son être? J'ai plongé dans la drogue, elle me calmait, mais ce n'était pas une solution. Je suis retournait là d'où je venais, et j'ai été enfermé par précaution. Le manque... J'ai eu beaucoup de mal à sortir de la drogue, mais j'ai trouvé ce qui me permettait de me contrôler: le rêve. En fait, je vis constamment à moitié dans ce monde, à moitié dans un rêve où je peux libérer mes instincts. Evidemment ce n'est pas facile et je dois évacuer la pression en dormant ou en faisant du sport, ainsi les deux mondes peuvent se rencontrer....Voilà pourquoi je t'ai agressés lorsque tu m'as reveillée."
Sarah fit une pause, regardant le vide, son visage n'exprimant rien.
"Ce que j'essaye de te montrer, c'est que ton pouvoir t'enivre peut être, mais moi, c'est mon propre esprit qui me pousse au vice, et pourtant, je me contrôle. Alors arréte de pleurer et bas toi, je me fiche de tes excuses, assumes ton pouvoir et vis avec lui ou... Je te tuerais."